La politique keynésienne, développée par l’économiste britannique John Maynard Keynes au début du XXe siècle, a révolutionné la manière dont les gouvernements abordent la gestion des cycles économiques.
Contrairement à l’approche classique qui préconise une intervention minimale de l’État, Keynes a montré que, lors des périodes de récession, une intervention publique proactive est essentielle pour stabiliser l’économie et stimuler la demande globale.
Aujourd’hui encore, cette approche reste au cœur de nombreuses politiques économiques modernes.
Cet article explorera la définition, le fonctionnement, ainsi que les avantages et limites de la politique keynésienne, tout en examinant des exemples récents de son application en 2024.
Quelle est la théorie de Keynes et la politique keynésienne ?
La théorie de Keynes, aussi appelée théorie keynésienne, repose sur l’idée que les marchés ne s’autorégulent pas toujours efficacement, surtout en période de crise.
Selon l’économiste John Maynard Keynes, l’État doit intervenir pour soutenir l’économie en cas de récession.
Keynes propose que, lorsque la demande privée est faible, les gouvernements augmentent leurs dépenses publiques (comme les investissements dans les infrastructures, les programmes sociaux ou les baisses d’impôts) pour stimuler la consommation et l’investissement.
Cette approche a été conçue durant la Grande Dépression et influence encore les politiques économiques modernes.
La politique keynésienne utilise donc ces principes pour gérer l’économie, en période de ralentissement, l’État stimule la demande pour soutenir l’emploi et la croissance.
Inversement, en cas de croissance trop rapide, cette politique recommande de réduire les dépenses publiques ou d’augmenter les impôts pour éviter l’inflation.
Keynes expliquait ainsi l’importance de l’État : « Le cycle économique est inévitable, mais les gouvernements ont le pouvoir et la responsabilité d’en atténuer les effets. »
L’État, selon lui, doit donc jouer un rôle actif pour stabiliser l’économie en période de crise.
Comment fonctionne la politique keynésienne ?
La politique keynésienne fonctionne par le biais de deux leviers principaux, la politique fiscale et la politique monétaire.
Voici comment ces deux outils fonctionnent pour stimuler ou freiner une économie :
- Politique fiscale : En augmentant les dépenses publiques (projets d’infrastructure, subventions, etc.) ou en réduisant les impôts, l’État peut accroître la demande globale. Cela encourage la consommation et l’investissement, ce qui augmente la production et réduit le chômage.
- Politique monétaire : Les banques centrales peuvent ajuster les taux d’intérêt pour influencer la demande de crédit. Des taux d’intérêt bas encouragent l’emprunt et les dépenses, tandis que des taux élevés ont l’effet inverse.
Keynes considérait ces outils comme essentiels pour gérer les cycles économiques et éviter des périodes prolongées de chômage de masse.
Quelles sont les deux Mesures du Keynésianisme ?
Le keynésianisme repose sur deux grandes mesures pour stimuler l’économie :
- L’augmentation des dépenses publiques : En période de récession, les gouvernements dépensent davantage, même si cela entraîne un déficit budgétaire. L’idée est que cette dépense relance l’économie à court terme, en augmentant la demande globale.
- La réduction des impôts : Baisser les impôts, en particulier pour les ménages à faibles revenus, permet d’augmenter leur pouvoir d’achat. Cela stimule la consommation et donc la demande globale.
Quelle est la Différence entre l’Approche Classique et Keynésienne ?
L’approche classique repose sur l’idée que les marchés s’équilibrent d’eux-mêmes, sans intervention étatique. Les économistes classiques estiment que les prix et les salaires s’ajustent pour ramener l’économie au plein emploi après une crise.
En d’autres termes, ils ont une foi presque aveugle dans la « main invisible » du marché pour résoudre les problèmes économiques.
En revanche, Keynes soutient que les marchés sont parfois inefficaces pour corriger ces déséquilibres.
Il pense que les gouvernements doivent intervenir activement pour stimuler la demande lorsque le marché échoue, notamment par des dépenses publiques et une politique monétaire accommodante.
Quelles Sont les Limites des Politiques Keynésiennes ?
Bien que la politique keynésienne ait été largement adoptée, elle a aussi ses limites. Voici quelques critiques courantes :
- Inflation : Une augmentation excessive de la demande peut conduire à une hausse des prix, créant de l’inflation. C’est pourquoi certains économistes prônent des mesures de contrôle en parallèle pour éviter une spirale inflationniste.
- Endettement : Le financement des dépenses publiques par des emprunts peut alourdir la dette publique à long terme. Si ces emprunts ne sont pas gérés de manière adéquate, cela peut entraîner une crise budgétaire.
- Dépendance à l’État : Une trop grande intervention de l’État peut conduire à une économie trop dépendante du soutien gouvernemental, réduisant ainsi l’efficacité des entreprises privées.
Exemple récent de Politique Keynésienne
En réponse à la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine, des subventions ont également été accordées pour soutenir les ménages et les entreprises, afin de maintenir leur pouvoir d’achat malgré la hausse des prix de l’énergie.
Aux États-Unis, l’administration Biden a poursuivi une approche similaire avec la loi bipartisane sur les infrastructures (Bipartisan Infrastructure Law).
Ce plan inclut des projets d’envergure dans les domaines des routes, des ponts et des énergies renouvelables, avec pour but de relancer l’économie après les perturbations liées au COVID-19, tout en créant des emplois dans les secteurs les plus touchés par la crise.
Ces mesures montrent comment les gouvernements utilisent les principes keynésiens pour soutenir leurs économies en périodes de crise, en misant sur des dépenses publiques pour stimuler l’emploi et la croissance économique.
Conclusion : Ce Qu’il Faut Retenir de la Politique de Keynésienne
La politique keynésienne, bien que développée au XXe siècle, reste pertinente aujourd’hui. Elle propose des solutions efficaces pour contrer les périodes de récession en stimulant la demande globale par des dépenses publiques et des réductions d’impôts.
Cependant, elle présente aussi des limites, telles que le risque d’inflation ou l’augmentation de la dette publique.
Malgré ces défis, elle demeure une approche centrale dans la gestion des crises économiques, comme le montrent les exemples récents en 2024, où de nombreux pays ont adopté des mesures keynésiennes pour faire face aux défis économiques mondiaux.
Si vous comprenez comment fonctionne cette politique, elle vous aidera à mieux analyser les choix économiques de nombreux pays et à anticiper leurs impacts sur la stabilité et la croissance économique.
Questions Fréquentes
Quelle est l’hypothèse centrale de la théorie keynésienne ?
L’hypothèse centrale de la théorie keynésienne est que la demande globale est le principal moteur de la croissance économique. John Maynard Keynes affirme que, dans les périodes de récession, les gouvernements doivent intervenir pour stimuler la demande en augmentant les dépenses publiques et en baissant les taux d’intérêt pour relancer l’économie.
Qu’est-ce que la théorie de l’équilibre keynésien ?
La théorie de l’équilibre keynésien suggère que l’économie peut être en équilibre même avec un chômage élevé. Keynes a montré que l’offre et la demande peuvent ne pas se rencontrer naturellement à plein emploi, et que des interventions gouvernementales sont nécessaires pour augmenter la demande.
Quelle est la théorie de Keynes ?
La théorie de Keynes soutient que les marchés ne s’ajustent pas toujours rapidement et que, dans certaines circonstances, les gouvernements doivent intervenir. Cette théorie défend l’idée que, lors de récessions, les politiques monétaires et budgétaires doivent être expansives pour compenser le manque de demande privée.
Quelle est l’idée économique majeure de Keynes ?
L’idée économique majeure de Keynes est que l’État doit jouer un rôle actif dans la gestion de l’économie, notamment en augmentant les dépenses publiques pour stimuler la demande lorsque le secteur privé est incapable de maintenir une croissance suffisante.
Qu’est-ce que la fonction keynésienne ?
La fonction keynésienne, ou fonction de consommation keynésienne, décrit la relation entre le revenu disponible et la consommation. Keynes affirme que les individus consomment une proportion croissante de leur revenu à mesure que celui-ci augmente, mais que l’épargne augmente également avec le revenu.
Qu’est-ce que l’effet Keynes ?
L’effet Keynes désigne l’idée selon laquelle une baisse des taux d’intérêt stimule l’investissement et la consommation, ce qui augmente la demande globale et relance l’économie. C’est un élément clé des politiques monétaires expansionnistes.
Comment résumer la théorie keynésienne ?
La théorie keynésienne affirme que les gouvernements doivent intervenir activement dans l’économie pour réguler la demande globale, surtout en période de récession. Les dépenses publiques et la baisse des taux d’intérêt sont les principaux outils pour stimuler l’emploi et la croissance.
Qu’est-ce qu’un exemple de politique keynésienne ?
Un exemple de politique keynésienne est l’augmentation des dépenses publiques pour les infrastructures et les aides sociales pendant une crise économique. Cela a été observé lors de la crise financière de 2008, où plusieurs gouvernements ont mis en place des plans de relance pour soutenir la demande et lutter contre le chômage.
Quelle est la définition de keynésienne ?
Le terme « keynésien » fait référence à l’ensemble des théories économiques développées par John Maynard Keynes, qui mettent l’accent sur l’intervention de l’État pour stabiliser l’économie, particulièrement dans les périodes de faible demande et de récession.
Qui sont les économistes keynésiens ?
Les économistes keynésiens sont ceux qui suivent les théories de Keynes, prônant l’intervention de l’État pour réguler l’économie. Parmi les économistes influents inspirés par Keynes, on peut citer Paul Samuelson, Joseph Stiglitz et John Kenneth Galbraith.
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